Un livre Scrum qui dure
Qu'est-ce que je changerais à mon livre si j'écrivais une édition 7 ?
Mon livre Scrum a été publié pour la première fois en 2010. Cela fait un bail qu’il poursuit sa diffusion.
Le 4 juin 2025, sort une nouvelle version, dans un format différent, avec un chat en couverture.
Position de Scrum édition 6
Je n’achète —quasiment— plus sur Amazon, mais je vais quand même sur le site de temps en temps. Pas pour acheter1 mais pour regarder mon classement dans les ventes de livres. Malheureusement c’est le seul indicateur que je connaisse.
Deux ans après
Quand je suis allé consulter pour les 2 ans de Scrum édition 6, il se trouve qu’il était n°1 dans la catégorie :
Informatique industrielle et génie logiciel.

Au risque de passer pour un vantard, ça m’a fait plaisir. En effet j’ai travaillé pendant des années dans le domaine de l’informatique industrielle. Plus précisément pour développer du logiciel embarqué. Et surtout je me suis intéressé au génie logiciel, au point d’en faire ma spécialité. J’ai été employé dans des sociétés spécialisées en génie logiciel (IGL, Verilog). Quand je suis devenu indépendant en 1994, je me suis déclaré en tant que consultant génie logiciel. À la fac, j’étais prof de génie logiciel (dont le cœur était à l’époque l’orienté objet et UML).
J’ai toujours pensé que l’agilité était le prolongement naturel du génie logiciel, en tout cas c’est comme ça que je l’ai vécu au début du siècle.
Je ressens aussi du contentement en voyant le sous-titre :
un outil convivial pour une agilité radicale
Le mot radical avait été âprement négocié avec Dunod.
Côté commentaires et retours sur le contenu, ils sont bons. Cependant j’en ai assez peu, moins que pour les éditions précédentes.
Trois ans après
Après son commentaire sur les mots en français que j’utilisais, j’ai fait une réponse à Antoine sur la traduction et la certification. J’ai l’impression que l’histoire de Scrum est maintenant oubliée et que les nouveaux adoptants de Scrum ne se positionnent que par rapport au guide Scrum et à la certification. Pourtant je précise au début du livre de quel Scrum je parle.
Est-ce que mon livre est un ouvrage de référence, c’est-à-dire qui s’impose par la qualité de son information ? Je laisse les lecteurs en décider.
Pertinence de Scrum édition 6
Est-ce que mon livre est encore d’actualité ? Dit autrement, qu’est-ce que je changerais si j’écrivais une 7e édition ?
Eh bien, pas grand chose. Pas l’orientation donnée avec convivial et radical.
Pas la structure avec les cinq parties :

Essayons quand même des idées pour des changements de détail.
Définition
Dans l’introduction du livre, nommée Scrum un outil de l’agilité, mes réflexions sur les fondamentaux de l’agilité m’amèneraient à ajuster les définitions.
Dans l’édition 6 je définis Scrum comme :
un outil destiné à faire coopérer une équipe afin qu’elle donne un résultat de valeur pour ses parties prenantes.
Pour faire plus simple, il serait préférable de commencer par définir l’agilité, puis de s’en servir pour définir Scrum. Par exemple :
Scrum est un outil de l’agilité qui impose des rôles dans l’auto-organisation et des rites dans les boucles, appelées des sprints.
Partie 1
Dans cette partie qui présente l’équipe auto-organisée et son écosystème, une inflexion possible concerne le télétravail. L’édition 6 a été écrite après le confinement, pendant lequel le télétravail a plutôt bien fonctionné pour des équipes. Je mettrais un bémol aujourd’hui. Le télétravail qui continue semble nuire à la robustesse des équipes.
Partie 2
La partie 2 traite du 2e principe fondamental de l’agilité, les boucles de feedback orientées utilisateurs, avec le vocabulaire de Scrum (sprint, backlog). Il ne me vient pas à l’esprit d’idée de changement.
Peut-être mieux mettre en évidence que le feedback des utilisateurs vient de l’usage du produit ou service, pour montrer l’imbrication du processus de fabrication (le travail de l’équipe) avec le processus d’utilisation.
Partie 3
Dans cette partie consacrée au prélude, la robustesse ferait son apparition. En effet, elle constitue le 3e principe fondamental de l’agilité et c’est pendant le prélude qu’elle se construit.
Partie 4
Pas d’évolution dans cette partie consacrée aux rites. Les rites, que certains appellent encore des cérémonies, c’est stable depuis quelques années.
Partie 5
Cette partie décrit des formes de coopération. Le premier chapitre, Coopérer pour donner un résultat de qualité parle des techniques de maintenance du logiciel. Mais dans mon livre, je donne plus d’importance à la création de nouveaux produits. Il faudrait rééquilibrer pour donner une place plus importante à la maintenance.
C’est probablement dans cette partie qu’il conviendrait d’évoquer l’IA et ses impacts sur le travail en équipe.