Scrum, agilité et heavy metal
No fear of the dark
J’écoute du rock depuis plus de 50 ans. Beaucoup. Mais pendant une période de ma vie, en gros entre 1985 et 1997, avant Napster, les moyens et le temps dont je disposais étaient plus limités. C’est ainsi que j’ai raté l’avènement du metal, alors que j’avais bien suivi les mouvements hard-rock et surtout progressive rock.
Un livre me permet de combler cette lacune. Hartmut Rosa, un philosophe allemand que j’apprécie, a publié début mai un livre différent, sur la sociologie du heavy metal. Il s’intitule No fear of the dark.
J’ai été captivé par sa lecture. Rosa est un fan de métal, il connaît particulièrement bien le sujet. Il donne des rappels historiques et surtout il fait vraiment de la sociologie.
Quand je lis, je cherche toujours à faire des rapprochements avec l’agilité, c’est ma déformation professionnelle. J’en ai trouvés.
Bien sûr avec la notion de groupe. J’ai déjà comparé le groupe de rock à l’équipe dans mes écrits j’en ai même fait un exemple avec les Lapins Agiles, dans L’art de devenir une équipe agile. Rosa met en avant le rôle central des groupes dans le heavy metal :
Les groupes sont des formations sociales fragiles et compliquées, entre les membres desquels naissent des résonances fines, incontrôlables et riches de multiples tensions.
J’ai aussi pensé à l’agilité dans la finale du livre : Comment le heavy metal a triomphé de l’industrie culturelle. J’étais à Agile tour Toulouse la semaine dernière, nous sommes quelques uns à penser que l’agilité ne s’en sortira qu’en ne se laissant pas (ou ne se laissant plus) récupérer par le capitalisme.
Mon article trimestriel sur la musique que j’écoute est donc consacré au metal car Rosa m’a donné plein de références d’albums. Et ça m’a plu.
Je liste ci-dessous 3 morceaux, à savoir que, comme Rosa le rappelle, on écoute pas simplement des morceaux mais un album complet.
Iron Maiden
Les métaleux auront saisi la référence à Iron Maiden dans le titre du livre de Rosa. Voici donc Fear of the Dark.
En cette période angoissante, n’ayez pas peur et prenez de l’énergie en écoutant ça dès le matin.
Black Sabbath
J’avais adoré Paranoïd, puis j’avais laissé de côté Black Sabbath avant qu’on ne parle de metal. Comme Rosa en parle, voici le combo Angry Heart/In Memory.
Iron Maiden et Black Sabbath sont deux pionniers du heavy metal. Si je les avais un peu zappés, je n’ignorais pas le courant metal plus récent. Quand on parcourt la page Wikipedia du heavy metal — très complète sur le sujet, c’est typiquement metal d’être sérieux, Rosa le dit très bien — on est frappé devant la diversification des sous-genres du heavy metal.
Depuis quelques années j’écoute beaucoup de post-rock qui n’est pas si éloigné du metal (Pelican, Russian Circles, Lost in Kiev).
Red Sparowes
Red Sparowes est classé à la fois en post-rock et en post-metal.
Son 3e et dernier album, sorti en 2010, mentionne aussi la peur : The Fear is Excruciating, But Therein Lies the Answer.
Un morceau typique, instrumental et long de ce groupe aujourd’hui disparu.
Trop tard pour renommer mon blog Scrum, agilité et metal ?