Ma sélection rock de l'hiver 2023

Sweet child in time, you'll see the line

Comme tous les 3 mois, une récréation musicale, cette fois teintée de nostalgie. Une nostalgie émouvante et réconfortante de vagues souvenirs de plaisirs d’adolescence.

Cela fait un an que j’ai quitté Spotify pour Apple Music. Pas de grande différence entre les deux services. En moins je ne peux plus suivre des playlists, comme celle de ileftwithoutmyhat. Comme plus il y aurait bien la qualité sonore, mais je doute que mes oreilles perçoivent le Dolby Atmos ou l’audio haute résolution sans perte. Sinon, je ressens un peu moins l’intrusion des algorithmes chez Apple.

Dans ma sélection de cette saison j’avais d’abord mis du Neil Young (c’était pour le soutenir dans sa lutte que j’avais quitté Spotify). Toujours aussi prolifique, il vient de publier un nouvel album avec Crazy Horse : World Record. Je l’aime moins que le précédent, l’excellent Toast 1

Cependant un morceau de World Record sort du lot, typique de Crazy Horse, c’est Chevrolet, plus d’un quart d’heure de belles guitares :

Il me manquait une voix féminine dans ma sélection alors j’ai remplacé Neil Young par une fabuleuse chanteuse que je viens de découvrir (grâce à Benzine).

Beth Orton

Beth Orton a une voix extraordinaire. Son album s’appelle Weather Alive. Il est superbe, difficile d’en sortir un morceau plutôt qu’un autre, alors je vous propose la première chanson de l’album, qui porte son nom.

Le point commun de Weather Alive avec mon choix suivant, c’est le batteur Tom Skinner.

The Smile

Le plus connu dans le trio The Smile, ce n’est pas Tom, c’est Thom (avec un h) Yorke. A Light for Attracting Attention qui est sorti en 2022, rappelle par moments Radiohead et pas seulement à cause de la voix de Yorke.

Pour cet album de qualité, difficile aussi de choisir un morceau, cette fois j’ai pris le dernier.

Deep Purple

Presque tous les morceaux que je propose dans ma sélection trimestrielle sont sortis récemment. Je vais faire exception avec une chanson d’un album publié en 1970.

Une enquête faite il y a quelques années avait montré que la plupart des gens continuaient à écouter ce qu’ils écoutaient quand ils avaient 20 ans. Pour une fois, je me retrouve dans le lot.

J’avais reçu Deep Purple in Rock comme cadeau de Noël 1970.

La pochette de Deep Purple in Rock sur le mont Rushmore

À l’époque un album 33 tours, avec sa belle pochette, était pour moi une chose précieuse et rare. Surtout que celui-ci était mon premier. C’est dire si j’ai écouté Deep Purple in Rock. En particulier un morceau.

Pour réécouter un morceau, il n’était pas question de rester assis en tapotant sur son smartphone, il fallait se lever, soulever délicatement le bras du tourne-disque (plus tard j’ai eu une platine disque reliée à mon ampli Luxman) avec la pointe de lecture et le reposer encore plus délicatement au bon endroit, là où les stries montraient l’espace entre deux chansons. Ce geste je l’ai fait des dizaines de fois pour me remettre le dernier morceau de la face A de In Rock :

Child in Time

Dix minutes qui résument tout ce que j’aime dans la musique, et notamment les changements de rythme :

Retrouver le frisson avec l’orgue de Jon (sans h) Lord qui égrène délicatement les notes. Se préparer avec la montée régulière des cris de banshee de Ian Gillan. Exploser avec le break tonitruant de Ian Paice. Puis planer avec le solo de guitare majestueux de Ritchie Blackmore.

Le Noël d’après, j’ai reçu Meddle de Pink Floyd et j’ai délaissé Deep Purple, que je n’ai plus écouté avec plaisir, sauf Child in Time qui reste dans mon souvenir comme une épiphanie.

Family

Un bonus avec un groupe tombé dans l’oubli, Family, en mémoire de celui qui m’a donné envie d’aller aux concerts de rock : Michel (merci Gérard pour la photo).

Michel et moi, même pas peur

Michel et moi, même pas peur

Après mai 68, un grand vent de liberté soufflait dans les établissements scolaires. Au Lycée d’Epernay furent organisées des soirées pop (on disait pop à l’époque, le rock’n roll désignant alors Elvis Presley). Je dis soirée mais cela devait finir vers 19h ou 20h. Cela se passait dans la grande salle de perm pouvant contenir probablement deux cent personnes, en tout cas nous étions nombreux dans mon souvenir. Lors de ces soirées, Michel présentait un groupe de pop (mais comment faisait-il pour savoir tout sur le groupe, bien avant internet ? il n’y avait que les magazines Rock&Folk, Best et Extra) en nous en parlant et surtout en nous faisant écouter sa musique.

Je me souviens du premier, c’était le groupe Family, avec le fameux chanteur à la voix de chèvre Roger Chapman.


  1. qui n’était pas vraiment le précédent, comme je le raconte dans cet article ↩︎

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