Les Lapins Agiles tapent le bœuf

On finit comme on a commencé, par un cabaret.

Les Lapins Agiles continuent leur carrière triomphale. Ils veulent maintenant diffuser ce qu’ils ont appris et, en même temps, continuer à apprendre en faisant de nouvelles rencontres musicales.

Pousser plus loin la musique

Forts de leur célébrité mondiale, et n’ayant pas oublié leur début difficile, les Lapins Agiles ont envie de partager leur expertise pour en faire profiter les autres.

Ils développent un nouveau label permettant aux jeunes artistes d’être aidés. Cela plaît à Bert qui passe beaucoup de temps à conseiller des groupes qui démarrent. Il les invite dans leur studio pour qu’ils disposent d’une techno de pointe.

Au niveau musical, chaque membre du groupe est libre de prendre des initiatives, par exemple en jouant avec d’autres groupes. Ils font des improvisations sur scène quand ils sont invités.

Jimmy joue de temps en temps avec des artistes de jazz. Ces séances d’improvisation lui procurent beaucoup de plaisir et lui donnent de nouvelles idées pour les Lapins agiles.

Jam Session

L’ouverture à de nouvelles cultures musicales leur apporte de nouvelles joies.

Pousser plus loin l’agilité

Une équipe agile qui a réussi à optimiser la valeur peut aller plus loin en renforçant l’agilité de son écosystème :

  • en inventant de nouvelles pratiques permettant de stimuler les innovations ;
  • en optimisant sur toute la chaîne de valeur, y compris si elle concerne d’autres services ou d’autres organisations.

Le renforcement de l’agilité va de pair avec l’expérimentation de formes de gouvernance alternative. Dans son livre Reinventing Organizations Frédéric Laloux cite plusieurs exemples d’entreprises qui ont mis en place ces nouvelles formes de gouvernance.

Une forme que peut prendre la gouvernance est celle de l’holacratie.

D’autres se tournent vers la notion d’entreprise libérée, popularisée par le documentaire d’Arte et le livre d’Isaac Getz.

Actuellement, les équipes qui sont arrivées à ce stade sont encore peu nombreuses.

C’est encore expérimental. C’est le futur de l’agile.

Les membres d’une équipe agile aguerrie prendront du plaisir en pratiquant la pollinisation croisée avec les autres équipes, en partageant avec elles son expérience, en créant des communautés de pratiques. Ils contribueront au changement de culture de l’organisation.

Le renforcement ne constitue pas un palier qu’on atteint un jour, mais une direction qu’on prend pour changer la culture de l’organisation. Actuellement, les équipes et entreprises qui suivent cette direction sont encore peu nombreuses. Mais, même si c’est encore expérimental, ça existe !

Retour sur le modèle Agile Fluency

La métaphore des Lapins agiles nous présente un parcours triomphal vers le succès et la gloire. Elle nous est utile pour montrer qu’une équipe peut devenir plus agile, en progressant par l’excellence technique, en continuant par l’optimisation vers le renforcement de sa maîtrise de l’agilité.

Cependant, n’oublions pas que :

  • avant de devenir plus agile, il faut déjà devenir agile,
  • il n’est ni utile ni souhaitable que toutes les équipes aient comme objectif de devenir plus agiles que nécessaire, compte tenu de leur contexte.

Il s’agit pour chacune de choisir où elle veut aller, en fonction des bénéfices envisageables et en connaissant les investissements à faire.

On peut remarquer que le modèle commence par un changement de culture de l’équipe et se termine (façon de parler, car il n’y a pas de fin au voyage) par un changement de culture de l’organisation. La culture “agile” est donc un aspect essentiel pour la maîtrise de l’agilité.

Un autre point important est que le chemin est long. Cela prend du temps et demande de l’investissement pour obtenir les bénéfices de la maîtrise.

Ce temps est moins long en partant de rien, par la création d’une startup, par exemple, qu’en démarrant avec une équipe déjà insérée dans une organisation de grande taille avec beaucoup de hiérarchie. Il peut aussi arriver qu’on s’arrête en chemin en perdant sa maîtrise agile.

Du lapin au bœuf

L’expression taper le bœuf est utilisée pour une réunion impromptue de musiciens qui jouent en laissant la part belle à l’improvisation. Elle illustre parfaitement, bien mieux que le nom renforcement, l’idée de pollinisation croisée. C’est l’équivalent d’une jam session pour du jazz.

Elle vient d’un cabaret parisien : Le bœuf sur le toit, où des musiciens avaient l’habitude de se retrouver. Nous avions commencé cet exemple avec un autre cabaret célèbre : Au lapin agile. Ainsi se termine l’histoire.