Six attributs pour situer Scrum
En quoi Scrum est-il fondamentalement différent ? Réponse avec l'acronyme ÉPATER
Dans mon livre Scrum édition 5, j’avais inséré dans le premier chapitre, intitulé Situer Scrum dans le mouvement agile, un paragraphe pour présenter les notions fondamentales de l’approche. Afin de les retenir facilement, j’ai créé un acronyme.
Voici le paragraphe en question.
Chapitre 1, §1.1.4 pages 4 et 5 dans le livre
En quoi Scrum est-il fondamentalement différent ?
Dans le monde des organisations encore marqué par la place donnée à l’approche processus et à l’individualisation des objectifs, Scrum présente un changement radical1.
L’acronyme ÉPATER pour 6 notions disruptives.
É comme Émergence
La complexité fait que tout ne peut pas être connu à l’avance. L’équipe est placée dans une situation qui favorise l’émergence de nouvelles relations, de nouvelles idées pour le produit, pour la conception et aussi pour améliorer la façon de travailler ensemble.
P comme Priorité
Pendant un sprint, le travail de l’équipe porte sur les choses qui apportent le plus de valeur. On évite de perdre du temps sur celles qui sont sans valeur immédiate. On évite de commencer plein de travaux en même temps, avec le mantra :
«Arrêter de commencer, commencer par finir»
A comme Auto-organisation
L’équipe a le pouvoir et l’autorité pour organiser son travail en fonction de l’objectif. Cela donne plus de responsabilité aux personnes impliquées et favorise leur épanouissement.
T comme Transparence
Le suivi de l’avancement est fait par l’équipe elle-même ; afin qu’il soit compréhensible par tout le monde, il est visible et reste simple. Un bon moyen pour y parvenir est de pratiquer systématiquement le management visuel.
Le dessin de Patrice Courtiade pour illustrer le management visuel.

E comme Empirisme
Scrum a été conçu à son origine pour développer des systèmes complexes de façon empirique. Cela peut surprendre ceux qui disent :
« Scrum, c’est bien, mais chez nous le domaine est trop complexe pour l’utiliser»
mais c’est pourtant la réponse aux enjeux liés à la complexité qui est visée.
Aujourd’hui que la complexité est partout, l’approche empirique permet d’avancer vers une solution inconnue au départ en s’appuyant sur des cycles courts avec des rétroactions fréquentes.
L’empirisme se décline avec les trois piliers de Scrum : transparence, inspection & adaptation.
R comme Rythme
Scrum utilise des blocs de temps fixes pour créer de la régularité. Le cœur du rythme de Scrum est le sprint. La fin du sprint n’est pas basée sur la fin d’un travail, mais fixée à l’avance et jamais repoussée.
Et pour l’édition 6 ?
Je revois le premier chapitre. Il va s’appeler Scrum, un outil de l’agilité ; il sera plus court, cette partie avec l’acronyme EPATER ne sera pas conservée.
En attendant, vous pouvez retrouver des compléments à ce premier chapitre dans cet article : bonus pour le chapitre 1.
La preuve que j’utilisais le mot radical, bien avant le lancement de l’agilité radicale il y a juste un an. ↩︎