Une bonne note de lecture

L'art de devenir une équipe agile, lu et commenté par le critique emblématique de l'agilité

Comme un enfant qui a eu une bonne note à l’école, je suis heureux d’avoir eu une bonne note de lecture. Ce n’est pas tellement la note en soi qui me fait plaisir — 8/10 c’est bien mais j’ai déjà eu plein de 5* sur Amazon — c’est la critique qui va avec.

Car elle vient du seul véritable critique de livres dans notre domaine :

Le Software Freethinker

Christophe Addinquy lit et commente des dizaines de livres par an. Il publie ses notes de lecture depuis une dizaine d’années au moins. Un travail titanesque, car au-delà du temps de lecture, la rédaction de ses notes demande un effort considérable de synthèse. J’en sais quelque chose pour animer un klub de lecture mensuel depuis une dizaine d’années ; au début j’écrivais un article pour chaque livre abordé, mais j’ai bien vite arrêté.

J’apprécie d’autant plus sa note de lecture de L’art de devenir une équipe agile que les dernières éditions de mon livre Scrum avaient reçu un accueil mitigé de sa part.

Mais je l’apprécie surtout pour sa justesse. Je dis ça avec mon point de vue, bien sûr, mais Christophe a fait des commentaires que j’ai trouvés très pertinents, qui ont résonné en moi. Il a mis en exergue des points auxquels je suis particulièrement sensible : des questions que je m’étais posées, des doutes que j’avais eus, des choix qui m’avaient demandé de la réflexion.

En voici quelques uns.

Un livre collectif

La qualité du texte parfaitement ciselé, clair et limpide n’a d’égal que la qualité et la profusion des illustrations qui dessert parfaitement le texte avec l’aide d’une mise en page de haute qualité. C’est du bel ouvrage.

Oui, ce livre est le résultat du travail d’une équipe. J’étais accompagné d’Étienne pour les dessins, d’Yves pour la mise en page et de Jean-Luc pour l’édition. Et par plus d’une dizaine de relecteurs·rices.

Les acronymes

Claude Aubry aura été très créatif en acronymes tout au long du livre et ils sont très bons.

C’est en constatant le succès d’acronymes anglais —comme INVEST pour une story— que j’avais commencé à en introduire dans les dernières éditions de Scrum.

J’ai repris et amplifié cette pratique pour L’art de devenir une équipe agile. Cela a un côté pratique quand je donne des formations, sans slides bien sûr, pour me souvenir des attributs des notions présentées (comme TAPIS pour équipe, PROUVÉ pour backlog, par exemple).

Cela donne une belle liste d’acronymes.

Agnosticisme et Scrum

L’auteur s’appuie sur Scrum pour aborder les rôles dans l’équipe, alors même qu’il nous avait dit qu’il serait agnostique. L’angle se défend car l’alternative serait d’être trop abstrait.

C’est un sujet qui m’a demandé beaucoup de réflexions et qui a suscité de nombreuses discussions avec les premiers relecteurs. J’étais bien sensible à l’apparente contradiction relevée par Christophe. J’ai essayé d’autres noms de rôles (comme ceux utilisés par Alexis Monville, avocat des utilisateurs pour PO et catalyseur d’équipe pour SM, qui en parle dans son témoignage à la fin du livre) mais j’en suis arrivé à la conclusion que c’était abstrait, je suis totalement en phase avec sa deuxième phrase.

Boucles de feedback

L’idée de consacrer le chapitre 3 à la boucle de feedback est brillante, car elle met le doigt sur un des mécanismes fondamentaux de l’agilité.

😀

Objections

… chaque section fait apparaitre les « objections » communément évoquées. Claude a beaucoup d’expérience et ce sont effectivement les objections celles que l’on voit soulevées, et l’auteur les adressent avec l’habileté d’un chirurgien sans pour autant les évacuer d’un revers de main.

Je suis content que Christophe évoque les objections qui ont une place significative dans l’ouvrage. À vrai dire jusqu’à maintenant, j’ai été un peu déçu du peu de feedback de mes lecteurs sur cette idée des réponses aux objections.

Public visé

L’ouvrage fait le choix clair d’adresser le néophyte plutôt que de mal desservir un public large et concentre son propos sur la première étape du chemin agile, là aussi un bon choix.

C’est un choix fort qui a été fait lors de la genèse du livre. Il n’est pas toujours bien compris et cela me fait un grand plaisir que Christophe relève sa pertinence.

Lapins agiles

Le tout est abondamment illustré, d’images mais aussi d’exemples, avec les « lapins agiles ». C’est excellent.

Il y a deux exemples dans le livre, Permabio et les Lapins Agiles. D’après les retours que j’ai, Permabio est apprécié par tout le monde, mais certains trouvent que l’exemple du groupe de rock est moins utile et qu’un seul exemple aurait suffi.

Je ne suis pas d’accord. De mon point de vue chaque exemple a un objectif différent. Les Lapins Agiles servent à répondre à la question Et après ?, importante compte tenu de l’objectif du livre (cf le point précédent).

-> Lire la note de lecture complète, publiée par Christophe Addinquy en février 2020.

Profitez-en pour regarder ses critiques d’autres ouvrages.

Une bonne note de lecture

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