Un guide pour l'adoption et la transformation agile

La transformation, pour être agile, passe par la culture

InfoQ publie régulièrement des minilivres. J’ai d’ailleurs participé à la traduction en français de l’un d’entre eux, celui d’Henrik Kniberg

“Kanban & Scrum, tirer le meilleur des 2” de Kniberg et Skarin, version française par les traducteurs masqués

Fin juillet, InfoQ a publié An Agile Adoption and Transformation Survival Guide de Michael Sahota. Avec 2 préfaciers comme Jurgen Appelo et Henrik Kniberg, ça donne envie de lire. Et puis le sujet m’intéresse :

  • lors de la présentation, avec Philippe Kruchten, l’Agilité en situation, à l’Agile tour Toulouse 2008, nous abordions les problématiques de transition en fonction du contexte,
  • le chapitre 12 de mon livre présente plus en détail les attributs permettant de caractériser le contexte et l’impact sur les pratiques en particulier au niveau d’un projet,
  • le chapitre 18 s’intitule la transition à Scrum, au niveau de l’organisation.

Michael Sahota rejette ce terme de transition, qui lui apparait ambigu. Il distingue :

  • l’adoption, qui se situe au niveau des pratiques,
  • la transformation qui englobe la culture.

Adopter des pratiques, c’est faire de l’agile. Pour être agile, cela ne suffit pas. Comme d’autres avant lui, il considère que le développement agile est plus une culture qu’un processus.

La notion de culture est au centre du livre de Sahota.

Il base son argumentation sur le modèle de culture de Schneider. C’est un modèle à 4 quadrants, chacun montrant où peut se trouver la culture d’une organisation :

  • la collaboration (travailler ensemble),
  • le contrôle,
  • la compétence (être le meilleur),
  • la “cultivation” (entraîner les gens vers une vision commune, on peut dire aussi accomplissement).

D’après Schneider, chaque organisation a un quadrant majeur, une culture dominante, et il est préférable de s’appuyer dessus plutôt que de se mettre en inadéquation.

Sahota positionne ensuite 3 mouvements de l’agilité sur ce modèle, selon les valeurs qu’ils promeuvent :

  • Agile (à travers le Manifeste) est basé sur la collaboration et la cultivation,
  • Kanban, c’est plutôt le contrôle (ça se discute, et Sahota met en annexe des points de vue différents.),
  • Craftsmanship met en avant la compétence.

La troisième partie du livre présente des modèles d’adoption et de transformation. L’objectif est de donner des pistes (ce n’est qu’un minilivre) pour répondre à des questions comme :

  • “Comment faire quand la culture n’est pas en adéquation ?”
  • “Comment transformer une organisation ?”.

La conjecture de Sahota est que l’Agile seul est insuffisant pour la transformation d’une organisation. En conclusion, un livre qui s’adresse aux coachs agiles -les agents de transformation des organisations- en mettant l’accent sur la notion de culture. Il leur rappelle que si une organisation a une culture basée sur le contrôle, l’Agile (Scrum) constituera une révision radicale :

Scrum n’est pas un processus, mais un système de valeurs et un état d’esprit.

Etre Agile, c’est sortir de la culture du contrôle, pas trouver les moyens de s’en accommoder.

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